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Le parcours de mutant !



Le parcours de mutant !

Je n'ai jamais rêvé d'être enseignante ou d'un métier. Je voulais être un ingénieur comme mon père, le mot clé ici est père, mais mon professeur de physique Chimie m'a dit que j'étais pathétique. Pas ses mots mais ils peuvent aussi bien l’être ! Il ne m'a pas détesté, il a juste pensé que je n'étais pas fait pour ça. En fait, nous ne saurons jamais s'il avait raison ou non. Il n'a pas été le premier enseignant à me dire que je n'étais pas doué pour quelque chose. À l'école primaire, notre professeur d'arts plastique m'a conseillé d'abandonner l'art autant et aussi vite que je le pouvais (c'était obligatoire au primaire). Il avait raison, je crains beaucoup. Mon fils pourrait dessiner mieux que Moi et cela depuis qu’il avait au moins trois ans ! Maintenant que j'y pense, le professeur d'art pourrait peut-être avoir tué l'artiste en moi… non, même moi, je ne suis pas convaincu par cette théorie. La physique peut-être.

Quoi qu'il en soit, après que mon rêve d'ingénieur ait été brisé, j'ai décidé d'être avocat ou psy. J'ai brisé le rêve de l'avocat moi-même. Par la paresse et un cerveau qui est souvent surmené, selon un cher ami. En tout cas je n'ai pas eu assez de points au BAC pour être prise à la fac pour ces études.


Le psy

Mon père, mon premier supporter / partisan effectivement car il a accepté mon idée folle. Folle ! parce que je suis kényane après tout. Nous avons parcouru un long chemin, mais des problèmes mentaux… eh bien, nous les avons traités différemment voir pas du tout.

 Donc Papa m'a dit que je devrais aller en Amérique pour poursuivre ce rêve. Il m’a inscrit et a versé d’énormes sommes d’argent pour que je puisse passer les examens préparatoires. SAT et GMAT. Je suis paresseuse, je ne voyais pas l'intérêt de réviser pour ces examens après avoir passé la plupart des examens blancs, il me semble  que  je n'ai pas poursuivi la recherche d'une université. J'avais passé à autre chose, c’est-à-dire, à rien faire !

J’ai terminé mes études secondaires, ou bien j’ai obtenu mon certificat d'études secondaires (BAC), puis les ennuis ont commencé ! Je me suis inscrit et j'ai essayé divers cours, comme Informatique, secrétariat etc. Puis je suis venue en France pour une année sabbatique. Le but étant d’apprendre le Français et réfléchi, prendre mon avenir en main. J’ai fini par restée plus qu’un an évidemment !

 À un moment donné, j'ai décidé de m'inscrire à une école d’études supérieur, je suis donc allé au cybercafé. N'oubliez pas que nous n'avions pas accès à Internet haut débit à un prix abordable à la maison. Je me souviens que je taperais mes lettres sur Word à la maison pour réduire les coûts. 

Le seul critère que j'avais était d'étudier en anglais. Grande blague quand on habite en France, mais où il y a une volonté… ou où il y a de la paresse… j'ai été accepté dans environ 3 écoles. J'ai aussi postulé dans certaines écoles de FLE au cas où sachant ils n'avaient aucun problème à m'accepter. Je ne me souciais pas vraiment d'apprendre le français. Non, je n’ai rien contre la langue. Je n'étais tout simplement pas à la recherche de perfectionner mes compétences linguistiques. Le but étant de rentrer au Kenya capable de communiquer en Français. Je dirai que le niveau A2/B1 était suffisant selon moi. Qu’elle connerie !
Ai-je mentionné que je n'avais absolument aucun sou ? Je travaillais comme « jeune fille au pair ». Je gagnais en moyenne 280 euros par mois. L'école devait coûter environ 400 euros par trimestre. En gros, je vivais de la main à la bouche. Rien d’étonnant!


Donc, une fois que ma demande d’inscription était acceptée dans quelques établissements, je suis allée leur demander de renvoyer mon admission à l'année suivante. J'utiliserais cette année pour économiser et obtenir un acompte. 

J'ai rejoint une école de commerce à Paris, pas parce que je voulais étudier le commerce, mais parce qu'ils ont acceptés mon plan de paiement.
Étudier, comme tu as peut-être remarqué, n’a jamais été mon truc, mais cette fois, je peux prétendre que je voulais, mais je ne pouvais pas. Je ne pouvais tout simplement pas me permettre de payer mes frais de scolarité, mes frais de vie quotidien et ensuite d'acheter des livres. 
J'ai travaillé plusieurs « petits jobs » quand c’était possible. J’étais souvent morte de fatigue déjà en arrivant à l’école. Il y avait des moments où je voulais toute abandonner ! Je ne l’ai pas fait pas parce que je suis brave et studieuse mais il se peut que j’eusse tellement dépensé là-dedans que je voulais mes bénéfices autrement dit mon retour sur investissement.
Ou peut-être parce que je déteste laisser les choses à mi-chemin, parce que je pourrais socialiser et bien ai-je vraiment le choix ? Gardez à l'esprit qu'aucune inscription voulait dire devenir sans papiers ou rentrer à la maison sans plan adéquat. Je suppose que je n'avais vraiment pas le choix. Décidément ne pas avoir un choix peut être un facteur de motivation.


Les mutants ! Les mutants ! (Ils sont moitiés rat, lièvre, escargot, tortue, lapin et j’en passe !)


J'ai persévéré dans cette foire d’empoigne ; « rat race » aka jungle du quotidien appelée la vie. Dans le prolongement de mon article sur le destin et de mon destin, j’aurais pu être la vieille tortue en course contre le jeune lièvre énergique. Contrairement aux fables, je ne rêverais même pas de gagner contre le lièvre, j’étais trop « enchaînés » ! La vérité est que nous étions tous trop occupés ! Nous étions tous trop occupés car l'univers s’amusait à déplacer notre fromage* tout en nous posant des questions confuses telles que « le fromage est-il important ? Et s'il n'y avait pas de fromage ?  


Avez-vous pensé au savon ? »
Attends une minute quel savon ? 


"Celui que vous pourriez commencer à chercher une fois que vous avez trouvé le fromage et devenu corrompu !"
L'univers est cruel mes amis !


Le parcours !

J'entends des gens parler du plaisir qu'ils ont eu dans leur jeunesse. Ce n’était pas le cas pour moi, en effet soit j’étais occupé à éviter les coups de baguette en étant un élève moyen et discret en primaire, ou j’étais enfermé dans l'internat au lycée. 

J'ai eu droit à une courte pause, à un court relais si vous le souhaitez. C’était à ce moment-là que je suivais ces cours intéressants mais pas très utiles à mes yeux (a tort bien sûr !). Ça n’a pas duré longtemps, les choses ont changé, je suis arrivé en Europe en solo, avec


Le départ
Les profs
 bonjour et merci dans ma « poche » de manteau d’hiver!Le manteau le plus chaud de tous les temps. J'ai survécu et vis en France à ce jour.


Attention! Je ne dis pas que je ne me suis jamais amusé, juste pas autant que j’aurais dû.

Ça pourrait être pire ! Les choses pourraient toujours être pires ! Nous ne devrions jamais oublier 

La perspective !
J'ai souvent fait partie de la foule, mais aussi de l’étrangère. Celui qui n’as jamais réussi à trouver sa place à 100%. Je ne le vois pas comme une chose négative.

En fait, c'est souvent un excellent moyen de faire des rencontres. J'ai grandi avec des frères principalement. À l'école primaire, j'ai fréquenté une école différente de celle de ma grande fratrie (empruntée au Grand Paris : famille et voisins). Puis, je suis allée dans un pensionnat pour filles à l'âge de 14 ans. C'était bouleversant ! Je devais apprendre à nouer des relations avec ces êtres qui me ressemblaient tellement mais qui je ne comprenais pas du tout !

Après le lycée, je suis venu en France d’ailleurs bientôt j'aurai effectivement passé la moitié de ma vie dans chaque pays !!


Alors, qu'en est-il de l’enseignement, c’est quelque chose que j’apprécie énormément alors que c’est plutôt épuisant !
Si on m’aurait jamais dit qu'un jour, je serais un enseignant, je suis presque certain que j'aurais éclaté de rire. Qui? Moi? Celui qui est allé à l'école parce que c'était obligatoire ? Celui qui a préféré lire des romans en classe ou s'asseoir et rêver que d’étudier ? La seule et unique qui a déjà séché l’école parce que tous mes grands frères et sœurs étaient à la maison pendant que j’étais à l’école, ce qui a entraîné une exclusion de deux semaines. Pour ma défense, je suis sorti de la porte de l'école, je ne me suis pas caché, ni menti. Rentrer était ce qui impliquait des demi-vérités. De plus, je n'ai pas menti aux enseignants une fois à l'intérieur. Je ne les ai tout simplement pas corrigés quand ils ont accusé mon Sosie ou quand ils m'ont demandé de quitter la pièce remplie de « suspects innocents », car je ne pouvais pas être coupable !

Bref je n'avais jamais désiré d'être un enseignant ! Mes grands-parents maternels étaient des enseignants. Quand c'était une profession noble ! A ce jour les gens continuent d’appeler ma grand-mère "japuonj" * professeur * et elle est encore respectée !

Pourtant, je suis devenu un enseignant et un assez bon si je devais le dire moi-même. Je suis tombé dessus vraiment. Il était difficile de trouver un emploi, les Français n'étaient pas impressionnés par mon BBA américain, a juste titre!
Ils n'étaient pas disposés non plus à me donner un emploi avec un visa étudiant, puis mon français… même moi, je ne m'aurait pas engager pas dans une entreprise 100% francophone. 

J'ai toutefois eu quelques « stages », dans des entreprises multiculturelles.
Cependant je devais entre autres payer mon loyer alors j'ai commencé à donner les cours a domicile, puis j'ai rejoint des entreprises privées. J’ai commencé a enseigner afin de payer mes factures mais aussi tôt l’enseignement est devenu amusant ! Alors la petite fille à suivi les traces de ses grand parents.  Le reste, c'est-à-dire la science du secrétariat , Informatique, Finance… et on connait la suite!

Le monde d'ado 2000
Enseigner à cette époque n’est pas pour les âmes sensibles ! Presque rien n'est facile aujourd'hui ! Néanmoins, je suis à peu près sûr que faire face aux adolescents d'aujourd’hui est sur le top 10 des choses quasi impossibles à atteindre.

Ils ne disent pas seulement des demi-vérités aujourd'hui. Ils manipulent les gens et disposent d'outils sophistiqués pour les aider. Ils vous regardent dans les yeux et disent des choses qui vous font rougir de colère, d'embarras ou des deux. Ils sont intouchables. Leurs ambitions ne sont pas liées à l’apprentissage, ils savent qu’ils peuvent devenir riche du jour au lendemain et influencer le monde en proposant un site « sexiste » qui finit par être numéro 1 mondiale ou fondé une société de logiciels dans le garage de leurs parents. Peu importe qu'ils utilisent les outils sans chercher à en inventer. Ce qui compte, c'est la connaissance. La possibilité !

Ils ne connaissent pas la peur. Peur de quoi ? de qui ? C’est eux l’autorité ! Beyoncé s'est trompée. Les filles ne gouvernent pas le monde, les adolescents du 1er monde le font ! Et ils peuvent être des dictateurs impitoyables!

Les Parents 
Enseigner = être alerte à tout moment. Comme si cela ne suffisait pas, vous devez également faire face à une race différente de parents. L'aspect parent hélicoptère ne m'inquiète pas autant que leur capacité d'être violent(verbal ou physique). Il n'y a pas de limite pour protéger leurs enfants!

 La Société 
Nous vivons à une époque où la culpabilité règne, tout le monde est accusé de faire les choses de la mauvaise façon. Les adolescents, les parents, les enseignants, le gouvernement, le voisin, tout le monde craint. Pas que ce soit quelque chose de nouveau dans le monde de l'adolescence. Non, ce qui est nouveau, c'est la généralisation les rendant encore plus stressés et déprimés.

Ai-je le temps de mentionner comment ces outils qui ont pris leur vie, qui sont devenus leur meilleur ami, leur alibi, etc. peuvent également avoir un impact négatif sur eux ? L’addiction aux écrans, harcèlement en ligne, le partage de tout et n’importe quoi sur les réseaux, manque de sommeil et j’en passe !


Professeur / Japuonj-Luo / Mwalimu-Swahili / Teacher-English 2000

Il y a des jours où on se sent comme sur un champ de bataille. Esquivant ceci ou cela. Ce n'est pas facile d'être un adolescent aujourd'hui, mais il est encore plus difficile de prendre conscience de tout cela… et de les entourer toute la journée !
Malgré tout ou peut-être à cause de tout cela ; Je suis à mon meilleur en classe ou avec mes étudiants.
Les défis, la façon dont ils peuvent nous provoquer, leur indifférence et, paradoxalement, leur soif, leur générosité, leur intérêt, leur franchise m’interpelle et me tiens en haleine!

Je dois être objectif, jouez le rôle de l'avocat du diable, écoutez pour comprendre et aidez quand je peux, leur rappelez que les actes ont des conséquences. Vous n'avez pas fait vos devoirs ? vous êtes collé mon ami ! Soyez une sorte de boussole morale ... Eh oui, ça brûle bien des calories !

Quelque chose à propos de passer la journée avec le plus précieux des autres ? Quelque chose à propos d’avoir un peu d’influence chez les enfants, l’influence semble petit mais peut être pertinente.
Les voir grandir, identifier leurs propres forces, lutter contre leurs faiblesses. Evidemment l'enseignement ne consiste pas seulement à leur donner les instructions et les connaissances nécessaires. Enseigner implique beaucoup d'autres choses et la liste ne cesse de s'allonger. Comme maintenant, nous notons également les sites Web de traduction ou l'intelligence artificiel, défendons nos idées auxquelles oncle Google s'oppose, fake facts/news etc. 😉

Le Mutant et son chemin

Enfin! ce mutant est plutôt content d'avoir accompli un tel voyage. Ce n'était pas facile, le chemin était souvent sombre, morne et cahoteux sans aucun signe/panneau. 

J'étais souvent fatigué et seul, je devais laisser quelques bagages en chemin, certains que je regrette, d'autres que je n'ai absolument plus besoin et que je ne regrette pas du tout d’avoir abandonné.
De temps en temps, d'autres passants interagissaient avec moi, éclairant le chemin, le soleil se levait et je tombais sur de magnifiques paysages et des fruits délicieux que je pouvais savourer…

Est-ce que l'enseignement est ma destination finale ? Honnêtement, je ne sais pas. Ce que je sais, c’est que l’enseignement et mes chers élèves m’ont appris que j’étais en fait un bon élève, un peu rebelle, un des plus efficace en procrastination, une touche à tout, je suis amusant mais agaçant (sans blague ?), un rabat joie ... Je suppose que j’ai beaucoup de points communs avec mes étudiants agaçants  ! Ce qui compte ce que, j'ai des moments gratifiants et humiliants avec eux. Je peux vivre avec ça ! 😉


 *de livre culte « qui a piqué mon fromage ». 


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